La dyssocialisation primaire

Qu'est ce que c'est ça?

La dyssocialisation primaire (manque de socialisation total ou partiel dans la petite enfance chez le chiot), également connue sous le nom de « défaut d’acquisition des modes de communications canines», est un trouble qui survient lorsque les chiots sont retirés trop tôt de la présence et l’éducation maternelle ou sont exposés à trop d’influences humaines qui ne correspondent pas aux bases d’une communication canine équilibrée (éducative, inhibée, guidante). Par exemple, une méthode d’éducation basée sur la punition positive, accompagnée de l’utilisation d’outils aversifs, ne peut qu’augmenter rapidement le problème relationnel.

À ne pas confondre avec la désocialisation (diminution des contacts sociaux intra et inter espèces ayant pour effet que l’individu ne se sent plus à l’aise en société, alors qu'il avait déjà été bien socialisé).

Ainsi, les apprentissages primaires ne sont pas acquis et les codes sociaux propres à l’espèce canine ne sont pas intégrés par le chiot, tels que l’inhibition de morsure, le respect des menaces et des distances. On peut remarquer ces chiots dont on dira qu’ils jouent trop fort, adoptent des positions corporelles inappropriées, harcèlent les autres, causent une grande irritation chez les congénères qui pourrait se terminer en bataille.

Les principaux symptômes de ce trouble sont une impossibilité de résoudre les conflits, une absence d’inhibition de la morsure, une incapacité à se présenter correctement lors des rencontres avec d’autres chiens (attention dans les parcs à chiens!), une réaction inappropriée à l’irritation et une incapacité à réagir face à l’inconnu. Ces comportements inadaptés se transforment souvent rapidement en comportements agressifs, car les chiens atteints de dyssocialisation primaire sont souvent dans l’incompréhension de leurs congénères et confondent l’intimidation avec la morsure.

Ce manque de communication efficace se répercute aussi dans  les relations entre le chien et les humains, ce qui en fait l’un des troubles comportementaux les plus dangereux pour les humains qui rencontrent ces chiens et pour le chien lui-même, qui pourrait voir sa vie se terminer en euthanasie.

La rééducation de bases de la communication spécifiques à chaque individu avec lequel le chien est amené à interagir régulièrement, ainsi que la formation de tous les protagonistes au même langage, peuvent aider à traiter ce problème.

Cependant, la prévention est la meilleure option pour éviter la dyssocialisation primaire, en informant les futurs propriétaires sur l’âge minimal d’acquisition (qui devrait être de 3 mois) et sur l’importance de la socialisation précoce des chiots avec des congénères du même âge et surtout avec de bons chiens adultes équilibrés qui se chargeront de bien l’éduquer.

Danielle Gauthier De Varennes
Éducatrice et comportementaliste canin
FIDÈLE CANIN