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FIDÈLE CANIN

Moka et Alexandra

« Les chiens ont une façon de trouver les personnes qui ont besoin d’eux et de remplir le vide que ces dernières n’avaient jamais su qu’elles vivaient. »   

Thom Jones


J’ai toujours trouvé que les animaux apportaient beaucoup à un foyer, qu’ils avaient une espèce de super pouvoir qui nous rendaient instantanément heureux. C’est d’ailleurs une des raisons qui m’a poussé à faire un cours en zoothérapie. Je crois aux bénéfices des animaux sur la santé mentale, physique et sur le bien-être des humains depuis toujours. Par contre, pour pouvoir y arriver, il faut savoir choisir le compagnon idéal. Pour moi, ça été le cas de plusieurs chiens et chats au cours de mon existence, mais aucun d’eux m’ont autant marqué que Moka, mon chien. Le mot « marquer » est même faible pour décrire l’impact que Moka a eu dans ma vie.

Avant même de continuer, je souhaite vous mettre en contexte et vous expliquer comment ce chien est devenu le mien. Mon frère a adopté Moka à la SPA de Sherbrooke. Elle avait alors peut-être 6 mois. Elle s’était retrouvée dans deux foyers avant que mon frère l’adopte. De plus, elle avait probablement été maltraitée. Mon frère l’a choisi sans même savoir dans quelle aventure il s’embarquait. Moka est un croisement entre un Bouvier Bernois et un Montagne des Pyrénées, elle est donc assez grosse. Mon frère habitait en appartement avec elle, la nourrissait, lui donnait de l’amour et la promenait. Bref, tout ce dont un chien à besoin.

Le seul hic : Moka était inépuisable, ce qui la rendait très difficile à vivre. Elle détruisait des objets, sautait sur les gens, se sauvait, jappait, etc. Plusieurs de ces « mauvais » comportements lui ont même valu des surnoms assez originaux : le kraken, « destroy », Houdini et j’en passe. Mon frère est ensuite revenu habité à la maison familiale…avec Moka! C’est à ce moment que je suis tombée en amour avec elle. On ne va pas se mentir, elle est magnifique! Lorsque des gens me complimentent sur la beauté de mon chien, je leur réponds souvent à la blague que c’est sa plus belle qualité. 


Pour continuer, mon frère était épuisé. Il ne savait pas comment faire pour entraîner Moka. J’ai donc décidé de l’aider, même si je n’avais pas les connaissances nécessaires pour le faire. De fils en aiguilles, j’ai commencé à prendre de plus en plus soins de Moka. Ça n’a pas toujours été facile! Moka n’était pas ce qu’on peut appeler un chien agréable. Elle tirait fort lorsqu’on se promenait, ce qui rendait la balade très désagréable. De plus, elle jappait et sautait lorsqu’elle voyait des choses bouger, même si ce n’était qu’une feuille dans le vent. Elle a même fait tombé et blessé ma mère à plusieurs reprises. Moka était incapable de retenir ses impulsions, ce qui a rendu l’apprentissage du « reste » très long. Lorsque quelqu’un entrait dans la maison, elle s’empressait de lui sauter dessus tout en jappant et « pleurant » si elle était ignorée. Puisqu’elle pèse 80 livres, c’était très dérangeant. Certains de mes amis ne venaient même plus à la maison, car ils trouvaient que Moka était trop intense. C’était effectivement le cas, elle était intense. Bref, ce n’était pas évident, surtout qu’on ne possédait pas les outils nécessaires pour dresser Moka comme il le fallait.

En parallèle, il faut savoir que j’étudie à la maîtrise en service social à l’Université Laval. Dans le cadre de ma maîtrise, j’avais le choix entre écrire un mémoire ou faire un projet d’intervention avec essai. J’ai enfin décidé de faire un projet d’intervention. C’est à ce moment que j’ai parlé à ma Directrice de faire un projet d’intervention qui inclurait un chien de zoothérapie. Elle a tout de suite accepté. C’était une première étape d’accomplie! La deuxième étape consistait à trouver un milieu, ce qui a été aussi réalisé. La dernière et ultime étape consistait à trouver un chien entraîné en zoothérapie…Cette étape-là était plus compliquée. 

Après plusieurs recherches non fructueuses et discussions, j’ai donc envisagé d’entraîner Moka, même si à la base, je ne l’aurais jamais sélectionnée pour faire de la zoothérapie. En effet, pour qu’un chien puisse faire de ce type d’intervention, il faut qu’il réponde à une liste de critères assez précis. À ce moment-là, j’ai demandé à mon frère s’il pouvait me donner Moka, car, de toutes manières, c’était moi qui s’en occupait. Il a accepté. Après tout, lorsqu’on doit mettre autant d’efforts et de travail dans un chien, il vaut mieux que ce soit le nôtre.  

Voyant l’ampleur du travail à faire, j’ai donc décidé d’engager quelqu’un pour m’aider. J’ai cherché et je suis tombée sur le site internet de Fidèle canin. Danielle, la propriétaire, correspondait exactement au style d’aide que je recherchais : elle travaille en renforcement positif, elle se déplace à la maison et elle fait du un pour un. Nous avons pris un premier rendez-vous que j’appréhendais beaucoup. C’est lors de cette rencontre que j’ai eu un brin d’espoir. Moka était beaucoup plus obéissante que je ne le croyais. Il suffisait de trouver une motivation assez grande pour qu’elle fasse ce qu’on lui demande de faire. J’avais toujours refusé d’entraîner Moka avec de la nourriture, mais dans son cas, c’est vraiment ce qui fonctionne le plus. Il n’y a rien qu’elle refuse de faire lorsque des saucisses à hot-dog sont en jeux! 

Après près de deux heures de rencontre et une foule de conseils à appliquer, Danielle est repartie et j’ai entamé l’entraînement de Moka avec enthousiasme. Après tout, une professionnelle avait espoir que Moka possédait les qualités nécessaires pour devenir un chien de zoothérapie.

Chaque jour, j’allais promener/faire courir Moka et je l’entraînais, augmentant graduellement le niveau de difficulté des choses apprises. J’ai vu les changements s’effectuer rapidement. Moka est devenue un tout autre chien du jour au lendemain et notre complicité grandissait de jour en jour.

Aujourd’hui, près de 6 mois plus tard, Moka a réussi son test attestant qu’elle peut être chien de zoothérapie, et ce, juste à temps pour le début de mon projet d’intervention! Ce projet consiste en fait à utiliser Moka pour faciliter mes interventions auprès de jeunes impliqués en protection de la jeunesse. Ces jeunes ont souvent des difficultés à faire confiance aux adultes, ce qui est essentiel à la réussite des interventions. Il est cependant plus facile d’y arriver par l’entremise d’un animal, plus particulièrement d’un chien. 


Je dédie ce texte à mon chien Moka, aussi affectueusement surnommée Moka caca et Moka chien. Je suis très fière du travail que nous avons accompli! Ça n’a pas été facile, mais les efforts en valent la chandelle! Je ne t’échangerais pour rien au monde. Tu es mon chien à moi!

De ton humain : Alexandra Vallée, étudiante à la maîtrise en service social à l’Université Laval.

 

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