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FIDÈLE CANIN

Le stress au cours de la gestation et en bas âge affecte chez le chiot, la physiologie et la neurochimie de l'apprentissage

En septembre dernier, j'ai eu la chance de participer à Paris au séminaire Behavioral medecine donné par le Dr Karen Overall, vétérinaire comportementaliste de renommée mondiale. Au cours de ce séminaire, Dr Overall nous a fait la démonstration scientifique que le stress chez le chiot affecte grandement l'apprentissage cognitif sur le plan physiologique et neurochimique.

Nous connaissons tous le cortisol, hormone sécrétée en période de stress. Le stress ressenti par la chienne gestante avant, pendant et après la natalité, a un effet au niveau cellulaire sur le cerveau du chiot. L'excès de glucocorticoïdes et leur sécrétion régulière affecte le développement structurel de l'hippocampe (selon Wikipedia, l'hippocampe est une structure du cerveau des mammifères. Il appartient notamment au système limbique et joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale) et l'apprentissage par association.

Des études sur les rats, ont démontré des niveaux d'extinction plus faibles envers les peurs conditionnées, une diminution de la taille de l'hippocampe amenant des troubles de la mémoire, une consolidation des craintes reliées aux bruits. Il est possible que ce soit la même chose chez le chiot.

II a été prouvé chez les chiots que l'enrichissement social a une grande influence sur la réduction de l'anxiété, sur les réponses face au stress. 

Pour apprendre,  le chiot doit pouvoir fabriquer de nouvelles protéines dans la mémoire cellulaire de l'hippocampe et ainsi associer ce qui est bon ou mauvais pour lui. Les techniques abusives arrêtent le développement de l'apprentissage. Le cortisol est l'acteur principal de ce processus.

Pire, ce processus affecte les gènes de l'apprentissage. Les gènes mutés affectent l'ADN,  provoquant des changements du cerveau  Il y aura donc transmission génétique si l'animal affecté se reproduit. Le cortex frontal peut se désorganiser aussi chez la descendance.

La séparation en bas âge du chiot d'avec sa mère et la privation de nourriture ont aussi des effets néfastes sur le développement du cerveau. 

Quelles sont les interventions qui peuvent aider un tel chiot?

-une diėte riche en DHA/EPA (oméga 3)

-un programme de stimulation mentale 

-un programme d'apprentissage de la relaxation

-le travail au flair

-un programne d'exercices de coordination et aérobiques

-du travail au focus

-une médication appropriée 

Le privation sensorielle, le stress d'un entraînement coercitif, le manque de nourriture et le stress vécu par la mère, peuvent affecter négativement le développement du cerveau chez le chiot. C'est maintenant prouvé scientifiquement.  Une autre bonne raison pour adopter un chiot d'un excellent éleveur et de travailler notre chiot à partir de méthodes basées sur le plaisir de l'entraînement et non sur la punition positive.

Danielle Gauthier De Varennes 

Éducateur canin comportementaliste 


 

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